Catégorie |
Type |
Contexte |
Datation |
Description |
Lieu de culte |
Eglise principale |
En élévation et en fouille |
11e s. / 14e s. |
En dehors de la crypte, aucun vestige actuellement visible en élévation de l'église abbatiale n'est antérieur à la fin du XIIIe siècle.
Toutefois, des vestiges des soubassements de l'église édifiée à partir de 1001 par l'abbé Guillaume de Volpiano et consacrée en 1016 (témoins de son mur nord, de piliers médians et amorce d'une abside occidentale), ont été reconnus dans les sondages et analyses archéologiques effectués par C. Malone entre 1976 et 1978. A l'extrémité orientale de cette église, en relation directe avec son chevet, s'élevait une rotonde à plusieurs étages dédiée à Sainte-Marie et consacrée en 1018 : cette rotonde a été conservée jusqu'au XVIIIe siècle, mais a été détruite à la Révolution ; on connaît toutefois son aspect grâce à plusieurs dessins réalisés au XVIIIe siècle par dom Plancher. Les observations de W. Schlink et de C. Malone révèlent aussi quelques traces de reprises au XIIe s. (restes du portail du cloître au transept de l'église en particulier). L'actuel portail occidental de l'église, remonté au XIXe siècle, réutilise aussi des vestiges d'un portail du XIIe s. - dont le musée archéologique conserve des restes sculptés. On attribuait traditionnellement la campagne de reconstruction de l'église au XIIIe s. aux conséquences d'un incendie censé avoir ravagé Dijon en 1137, mais après les recherches documentaires de E. Laborier (consécutives aux fouilles du tramway de Dijon en 2010), la fiabilité de la référence à ce sinistre s'avère problématique.
Après l'effondrement d'une tour de l'édifice roman en 1271, l'église abbatiale a été entièrement reconstruite à partir de 1281 (à l'exception de la rotonde). Les tours de sa façade occidentale sont en construction en 1300 et l'édifice est en voie d'achèvement en 1307, mais les travaux se poursuivent jusqu'en 1340. Cette reconstruction a laissé l'église gothique actuelle - devenue cathédrale après la Révolution. Il s'agit d'un édifice voûté d'ogives d'aspect très homogène, simple et dépouillé, à nef centrale et bas-côtés de cinq travées régulières précédant un large transept non débordant, au-delà duquel chaque nef se termine par une travée de chœur précédant une abside simple à pans coupés. Au-dessus des travées occidentales des bas-côtés se dressent les deux tours de façade, de conception symétrique, à sommet octogonal. Sur l'extérieur, un porche précède, sur la largeur de la nef centrale, le portail réutilisé de l'édifice du XIIe siècle ; il est surmonté d'une tribune soulignée d'une arcature trilobée, qui précède la grande verrière de la fenêtre haute médiane de la façade, coiffée d'un cintre brisé et elle-même surmontée d'une seconde petite tribune à arcature trilobée, tendue entre les deux tours de façade. |
Lieu de culte |
Crypte |
En élévation et en fouille |
11e s. / 11e s. |
La crypte actuelle, qui s'étend sous le chevet de l'église abbatiale gothique (actuelle cathédrale) et au-delà vers l'est (sous la cour d'entrée de l'Ecole Nationale Supérieure d'Art), correspond en réalité aux vestiges orientaux de la crypte ménagée sous la nef, le transept et le chœur de l'église abbatiale édifiée à partir de 1001 par l'abbé Guillaume de Volpiano et consacrée en 1016, ainsi qu'à l'étage inférieur, situé à même hauteur, de la rotonde orientale dédiée à Sainte-Marie et consacrée à son tour en 1018, qui jouxtait le chevet de cette église. Ce complexe s'augmente encore, au niveau de la crypte, d'une étroite chapelle orientale (chapelle Saint-Jean-Baptiste), qui intègre peut-être des éléments plus anciens, observés par C. Sapin en 2003.
Des vestiges des parties occidentales de la crypte du début du XIe s., et en particulier de son escalier d'accès depuis la nef de l'église de Guillaume de Volpiano, ont été mis au jour dans les sondages archéologiques pratiqués par C. Malone entre 1976 et 1978. |
Bâtiment monastique |
Salle capitulaire |
En élévation |
11e s. / 18e s. |
Le bâtiment actuel du musée archéologique intègre, dans son étage de soubassement, trois petite salles voûtées qui résultent de la subdivision, au XVIIe ou au XVIIIe siècle, de la salle du Chapitre du monastère du début du XIe siècle. Celle-ci jouxtait initialement le bras nord du transept de l'église abbatiale édifiée par Guillaume de Volpiano, et ouvrait sur le cloître (situé sous l'emplacement de l'actuel square "des Bénédictins") par une porte encadrée de deux séries d'ouvertures géminées. D'après Erica Gaugé, sa construction daterait du premier voire du second tiers du XIe siècle |
Bâtiment monastique |
Salle des moines |
En élévation |
11e s. / 13e s. |
Le bâtiment actuel du musée archéologique intègre, dans son étage de soubassement, sur le flanc nord de l'ancien Chapitre, une grande salle du début du XIe siècle, subdivisée par deux rangées de gros piliers maçonnés tantôt cylindriques, tantôt quadrangulaires, en trois nefs de huit travées chacune, voûtées d'arêtes. D'après B. Saint-Jean Vitus, des traces d'arrachement suggèrent qu'à l'origine, un mur isolait les travées septentrionales : la grande salle, rectangulaire, comptait donc trois nefs de sept travées chacune. Sa partie méridionale bordait initialement la galerie est du cloître (situé sous l'emplacement de l'actuel square "des Bénédictins"). Les arcades qui ouvraient sur le cloître montrent les traces de nombreuses reprises au cours des temps (notamment au XIIIe siècle), elles ont finalement été totalement murées. Une niche à fond arrondi creusant le mur ouest, dans sa partie septentrionale, correspond sans doute au contrecœur d'une cheminée du XIe siècle.
A l'extrémité de la petite pièce probablement séparée à l'origine, de plan irrégulier, le mur qui ferme cet ensemble au nord se trouve, dès le XIe siècle, disposé à l'oblique : il sépare la pièce d'un couloir voûté ménagé à l'extrémité du bâtiment actuel, lequel correspond à la canalisation d'une dérivation du Renne, cours d'eau traversant tout l'enclos monastique. Cette canalisation est clairement désignée comme "voûte du canal du Renne" sous le "gros mur du dortoir" (pignon) dans les devis de réparation de 1671 et 1672. |
Bâtiment monastique |
Dortoir |
En élévation |
13e s. / 20e s. |
Le bâtiment actuel du musée archéologique conserve, au niveau moyen de la construction, autrefois à l'étage de l'aile est du cloître, la grande salle gothique du dortoir des moines. Elle prend la forme d'une halle voûtée d'ogives, à trois nefs de même hauteur séparées par deux files de dix colonnes chacun. L'ensemble paraît datable de la fin du XIIIe ou du début du XIVe siècle, trahissant un chantier plus ou moins contemporain de la reconstruction de l'église abbatiale voisine. Initialement, le dortoir était éclairé par des fenêtres en tiers-point, qui s'intercalaient, à l'extérieur, entre des contreforts plats.
L'ensemble a connu plusieurs restaurations, notamment vers le milieu du XVe siècle, puis dans la seconde moitié du XVIIe après l'arrivée des Mauristes en 1651(reprise des fenêtres, ajouts d'un étage supplémentaire de cellules et d'une cage d'escalier hors œuvre) ; au XIXe siècle après l'installation du séminaire en 1803, et enfin dans la première moitié du XXe siècle, du fait des travaux des Monuments Historiques, dont résulte l'état actuel. |
Bâtiment indéterminé |
- |
En élévation |
13e s. / 14e s. |
Actuel "cellier de Saint-Bénigne". D'après les plans des XVIIe et XVIIIe siècle, ce bâtiment, localisé au sud de l'entrée de l'église, de l'autre côté de l'actuelle rue de la Prévôté, se situerait en dehors de l'enclos - ou plus exactement, fermerait au sud la cour d'entrée du monastère. Il se présente aujourd'hui comme une salle semi-enterrée, divisée en deux nefs voûtées d'ogives, et surmontée d'un étage éclairé par des fenêtres géminées à linteau trilobé. L'ensemble paraît dater du XIVe siècle. L'emplacement qu'il occupe est signalé sur le plan de 1652 comme "logis du laumosnier". |
Autre |
Maison d'habitation |
Fouille |
10e s. / 11e s. |
En 1999, la fouille de B. Saint-Jean Vitus au n° 8, rue du Chapeau Rouge, a mis au jour, à moins de 100 mètres au nord-est du cloître du début du XIe siècle, les vestiges de deux petits bâtiments contigus à ossature bois (combinant les traces de poteaux et de sablières basses), dotés de sols intérieurs de terre battue et munis chacun de foyers au ras du sol. Ils présentent tous les caractères de modestes maisons d'habitation. Datés du Xe siècle ou des premières années du XIe, Ils prennent place dans un espace de cour, matérialisé par un sol de circulation extérieur (où s'ouvre un silo). Leur localisation sur les plans d'état de l'abbaye en 1652, avant sa restructuration par les Mauristes, les situent bien à l'intérieur de l'enclos monastique (dans un secteur occupé au XVIIe siècle par des jardins et vergers, dont l'implantation première est attestée par la fouille à l'extrême fin du XIIIe ou au début du XIVe siècle).
Cette situation suggère l'installation de dépendants au service du monastère, en périphérie du cloître des moines mais à l'intérieur de l'enclos. |
Autre |
- |
Fouille |
10e s. / 11e s. |
Dans la fouille de 1999 au n°8, rue du Chapeau Rouge (dir. B. Saint-Jean Vitus), une voie empierrée portant des traces d'ornières traverse la zone selon un axe nord-nord-ouest / sud-sud-est, aux environs de l'an mil ou au début du XIe siècle : en quelque sorte, elle évite le cloître des moines, situé à moins de 100 m de là vers le sud-ouest. Cette voie recouvre les vestiges détruits des maisons de bois du Xe siècle ou du tout début du XIe, et est désormais flanquée de plusieurs groupes de silos, de part et d'autre.
L'ensemble s'inscrit toujours à l'intérieur de l'enclos monastique, si l'on s'en tient aux limites indiquées sur les plans de 1652, avant restructuration du monastère par les Mauristes. |
Autre |
- |
Fouille |
12e s. / 13e s. |
Dans la fouille de 1999 au n°8, rue du Chapeau Rouge (dir. B. Saint-Jean Vitus), un groupe de bâtiments en bois sur poteaux plantés à même le sol, de différentes dimensions, associés à un fond de cabane creusé en profondeur ou à une petite cave, à quelques constructions secondaires en pierre, à un four domestique et à plusieurs batteries de silos, enfin sans doute à un grenier sur poteaux voire plusieurs, entoure une cour centrale à la façon d'une cellule d'habitat et d'exploitation rurale (de type "ferme"), dans la seconde moitié du XIIe voire le début du XIIIe siècle. Un peu plus au sud, il faut sans doute lui associer un vestige d'habitat en bois à sol de terre battue des XIIe-XIIIe siècle, mis au jour dans la parcelle voisine lors de sa fouille par G. Depierre en 1987.
Toujours inscrit à l'intérieur de la clôture telle qu'indiquée sur les plans de 1652 avant restructuration de l'abbaye par les Mauristes, cet ensemble est situé, non seulement à moins de 100 mètres au nord-est et à l'est du cloître des moines des XIe-XIIe siècles, mais aussi, à une cinquantaine de mètres au nord-est et à l'est du nouveau "petit cloître" destiné aux novices, développé sur le flanc oriental du premier au cours du XIIe siècle.
Il semble donc qu'on ait affaire,en périphérie immédiate de ces cloîtres, à une installation en partie habitée et en partie de travail, comprenant des lieux de stockage de réserves agricoles (voire des enclos pour du bétail), où s'affaireraient des dépendants au service du monastère.
Vers la fin du XIIIe siècle ou au début du XIVe, après la mise en place de grandes clôtures de bois traversant la zone fouillée, séparant sans doute des espaces ouverts juxtaposés, l'ensemble est voué à la culture, avec des fosses de plantation d'arbres qui évoquent déjà les "vergers" indiqués à cet endroit sur les plans de 1652 |
Autre |
Silo |
- |
10e s. / 13e s. |
Du Xe à la fin du XIIe ou plein XIIIe siècle, l'espace fouillé en 1999 au n°8, rue du Chapeau Rouge, par B. Saint-Jean Vitus, est occupé par des silos creusés dans le sol. Le premier est peut-être isolé, associé à l'une des petites maisons en bois du Xe ou du tout début du XIe siècle. Par la suite, il s'agit toujours de batteries de silos, qui se succèdent en se recoupant les uns les autres, nombreux dans l'espace ouvert succédant à ces maisons et à la voie à ornières de l'an mil ou du début du XIe siècle, jusqu'au milieu du XIIe siècle au moins. A un moment donné, ils sont associés à des structures de stockage de grains situés au-dessus du sol, et qui ont livré à la fouille un important résidu de leur contenu.
Dans la seconde moitié du XIIe siècle et sans doute jusqu'au plein XIIIe siècle, des batteries de silos entourent la cour centrale de la petite "cellule d'exploitation" habitée qui s'installe à nouveau dans la zone. Sa destruction a donné lieu à des épandages des graines qu'ils conservaient, avant l'implantation finale, à la fin du XIIIe ou au début du XIVe siècle, des jardins et vergers encore indiqués sur le plan de 1652.
Il s'agit donc de témoins de structures de conservations et de stockage de grains (céréales essentiellement), en périphérie des cloîtres mais à l'intérieur de l'enclos monastique. Il faut peut-être voir dans leur contenu les produits de redevances portées au monastère. |
Autre |
Cimetière monastique |
Fouille |
11e s. / 16e s. |
Des inhumations ont été repérées à l'est de la rotonde de l'église abbatiale construite par Guillaume de Volpiano au début du XIe siècle, entre -0,80 et -1 m sous le sol de l'actuelle cour d'entrée de l'Ecole Nationale Supérieure d'Art, à l'occasion de travaux de réseaux dans les années 1980. Leur localisation incite à y reconnaître des témoins du cimetière monastique. Vue leur relation topographique à la rotonde, il ne peut guère s'agir que de sépultures médiévales, postérieures au XIe siècle, ou de sépultures du début de l'époque moderne. Elles sont en tout cas antérieures à 1652, car à cette date, les plans de l'abbaye n'indiquent plus un cimetière à cet endroit, mais une simple cour desservant une série de bâtiments. |